Certaines personnes pensent que si lanalyse technique fonctionne, cest parce quune majorité dopérateurs y croient et que par ce biais ils créeraient les tendances quils anticipent.
Pour que cette affirmation se vérifie, il faudrait que la majorité des investisseurs et traders croient en lanalyse technique et que ces derniers anticipent exactement le même scénario au même moment. Or ceci est loin dêtre vrai.
De nombreux opérateurs en bourse récusent la validité de lanalyse technique.
De plus, tous les analystes pratiquant le chartisme nont pas forcément le même point de vue sur le marché à un même moment puisque certains se trompent sur le sens du marché et d'autres n'ont pas le même horizon temps de leur placement, donc des objectifs différents.
Comme dans toutes les règles, on trouvera une exception. Celle ci n'est pas à mettre exclusivement au compte de l'analyse technique et graphique, mais dans certains cas extrêmes (celui des bulles spéculatives ou des krachs boursiers) les prix tendent tous vers un point unique idéal.
Si nous prenons en effet l'exemple d'une bulle spéculative haussière, nous pourrons aisément constater qu'après une hausse déjà importante sur les marchés ou sur une action individuelle (en fin de cycle), les analystes techniques et fondamentaux ont une fâcheuse tendance à entretenir la hausse avec des projections de cours complètement irrationnelles.
Comme toutes les valeurs (même les plus mauvaises) ont entamées une tendance haussière depuis plusieurs mois, il n'y a plus véritablement d'opportunités à saisir sur le marché et la hausse fini par s'auto entretenir sachant que tous les opérateurs souhaitent continuer de profiter de la hausse jusqu'au dernier moment. On peut distinguer une bulle spéculative par un écart important et irrationnel du prix par rapport aux moyennes mobiles longues.
Un bon graphique est préférable à un long discours. On pourra observer avec aisance la bulle spéculative qui s'est crée sur une valeur technologique des années 1999-2000. En cette période, le secteur des TMT (technologiques, médias et télécommunication) avait le vent en poupe et les investisseurs se jetaient sur tous les titres de ce secteur sans prendre en considération la véritable valeur de l'entreprise. Les anticipations de cours étaient déconnectées avec la réalité.
Sur le graphe ci dessous, on constatera le "décollement" du prix par rapport à la moyenne mobile à 50 périodes. Au plus haut à 60€, l'action cotait plus de 3.4 fois sa MM50 à 17.44€. Pas besoins d'être un expert pour se rendre compte que la situation était loin d'être saine et que la bulle spéculative était la résultante d'une analyse technique auto réalisatrice.
Toutes les bonnes choses ont une fin, et lorsque le marché prend conscience de ce phénomène, la bulle éclate rapidement et les cours reviennent fréquemment à la case départ plus que d'effectuer une consolidation modérée. Dans notre exemple, les prix n'ont pris que 4 mois pour revenir sur la zone des 15€ et 3 ans plus tard, l'action a été retirée de la cote pour la modique somme de 0.15€.
Fort heureusement, les actions ne finissent pas toutes à la casse, mais les baissent peuvent avoir des amplitudes de 50 à 95% lors des fortes corrections ou de krachs, ce qui est énorme, car pour rattraper une baisse de 50%, il faut un rebond de 100% et pour une baisse de 95% il faut une reprise des cours de 2000% pour revenir sur le plus haut du titre avant son décrochage.
Plus récemment, c'est le bitcoin qui était en situation de bulle spéculative en décembre 2017 aux alentours de 19 500$. La bulle a éclatée et depuis la crypto monnaie la plus célèbre cote en février 2019 environ 3 900$ (- 80%) et ce n'est peut-être pas fini....