Nous allons aborder l'un des thèmes les plus important du swing trading mais aussi de votre trading en général. Si vous lissez cet article pour la première fois, notez bien la date sur votre calendrier, car à partir d'aujourd'hui vous n'allez plus jamais perdre en bourse.
Oh, je ne suis pas en train de dire que vous ne connaitrez plus jamais
de trades perdants, mais disons que si vous appliquez l'approche que
je vais vous citer ci dessous avec rigueur et constance, vous ne devriez
plus avoir aucun trimestre dans le rouge ou éventuellement semestre
en fonction de votre fréquence de trading.
Disons que pour valider mes dires, votre compte action devrait être
dans le vert après une fréquence de 20 trades, que vous mettiez
3 ou 6 mois à les réaliser et souvenez vous... avec constance.
Jinsiste, c'est très important!
La gestion du risque en bourse est quelque chose de primordiale. L'ignorer revient à s'exposer à un énorme danger. Tout comme vous, j'ai entendu parler durant de longues années, qu'en trading, il ne fallait pas risquer plus de 1% ou 1.50% de son capital, mais cette notion du risque restait assez floue, sans trop de précision...
Un trader débutant peut facilement faire l'amalgame et associer le risque au montant de son investissement. C'est en tout cas ce qu'on a essayé de nous faire croire durant des années « ...la bourse est risquée, vous pouvez perdre tout votre argent... ».
Dans un second temps le trader débutant, mais avec un peu plus d'expérience, peut éventuellement penser que ce chiffre correspond à l'écart en pourcentage se trouvant entre son prix d'achat et son stop loss, mais une fois de plus ce n'est pas cà, car s'il place un stop loss à 1.50% sous son prix d'achat, il a toute les chances de se faire sortir du marché en moins de temps qu'il m'en faut pour l'écrire.
En fait il faut retenir deux données importantes.
1) Le RpT : le Risque par Trade qui relève directement du
money management. C'est le risque que vous êtes prêt à
prendre pour chacun de vos trades.
2) Le RpA : le Risque par Action qui relève directement du
risk management. C'est le risque que vous êtes prêt à
prendre pour chacunes des actions que vous allez acheter.
Nous verrons plus en détail dans un autre article le risque par trade, mais aujourd'hui nous allons aborder principalement le risque par action (RpA).
La formule du risque par action est la suivante : RpA = prix d'achat prix du stop loss
Dans l'exemple suivant, nous achetons un titre à 17,20 € et nous mettons un stop loss à 16,20 €. La perte potentielle est de 1,00 € par action achetée. On peut donc dire que le RpA est égal à -1,00 €, ou à -5.81% si nous faisons le calcul du risque en pourcentage.
Vous voyez, en bourse on ne risque pas de perdre tout son capital, mais uniquement la fraction que l'on souhaite considérer comme risque.
Maintenant que nous savons définir le risque par action, il va nous être utile pour définir la taille de notre trade, le RpA permet en fait de définir dans un second temps le montant à investir.
Je vous invite à revenir un peu en arrière. Dans le cadre d'un bon money management, il est important de définir un montant maximum que vous êtes prêt à perdre à chaque trade, avant même de prendre position. C'est le RpT.
Prenons maintenant un portefeuille moyen de 10.000€ et un risque par trade de 1%, ce qui donne 100.00€.
Nous venons de voir que si le prix d'achat de notre action est à
17,20€ et qu'on lui applique un stop loss à 16,20€, le
risque par action est de 1,00€.
Pour calculer efficacement la taille de notre position, il suffit
de diviser 100.00€ (RpT) par 1,00€ (RpA), nous obtenons alors
le nombre de titres à acheter soit : 100 titres.
L' investissement (hors frais de bourse) sera de 100 x 17,20 soit 1720€
et la perte en cas de rupture du stop loss sera de 100.00€ tout rond
(100 titres x 1,00€).
En conclusion, la perte potentielle de 1,00€ par titre, multiplié
par le nombre d'actions achetées donne la taille du risque par trade
défini dans le money management, soit 1% de la taille de notre portefeuille.
Le RpT de 1,00% n'est pas une valeur figée. Ce chiffre peut être
plus ou moins important en fonction de l'orientation des indices, du sentiment
de marché, d'un risque de récession ou d'une anticipation
de croissance de l'économie.
Si vous êtes d'accord avec moi, nous venons de voir 2 fonctions
du RpA
- Définir le risque par action
- Calculer la taille de votre position
Nous allons voir maintenant la 3ème fonction du RpA, et non la moindre, c'est celle qui va vous aider à définir votre objectif de cours.
Pour définir un objectif de cours, il suffit d'ajouter une ou plusieurs fois le RpA à votre prix d'achat. Dans ce cas on parle de R1, R2, R3, R4 et ainsi de suite. Le nombre étant le coefficient. Si votre position sort au stop loss alors on parle de -1R.
Si votre objectif de cours est de R1, votre gain potentiel sera de même taille que votre perte éventuelle (-1 R). Pour que votre stratégie soit rentable il vous faut alors un taux de trades gagnants de plus de 50%, sinon vous perdrez progressivement de l'argent.
Si votre objectif de cours est de R2, vous êtes prêt à gagner 2 fois le montant de votre perte éventuelle (-1 R). Pour gagner de l'argent en bourse avec un objectif R2, il vous faut un taux de réussite minimum de 33.33%.
A partir du moment ou vous êtes prêt à perdre 1 pour gagner 2, 3, 4 ou 5 à chaque trade, vous êtes alors dans une probabilité de réussite très forte.
En bourse, lorsqu'on sait judicieusement placer son ordre stop, on peut facilement viser un objectif en R4
Il existe de nombreuses combinaisons que l'on peut adapter à son trading en fonction de ses connaissances, de son aversion au risque ou de sa stratégie.
J'ai écrit un excellent article (sans prétention, aucune...) qui compare lécart de performance que l'on peut obtenir entre investir en bourse et jouer à la roulette au casino. Je vous invite, si ce n'est pas déjà fait, à lire cet article de blog qui est riche d'enseignement.
Dans notre exemple précédent, le RpA valait 1,00€, mais ce chiffre n'est pas pris au hasard. Le RpA correspond toujours à un support réel qui se situe généralement sous le plus bas précédent de votre breakout, il s'adapte donc à la volatilité de votre actif.
En effet, en fonction de la provenance de l'actif (action cac40, mid-caps, alternext) et/ou de sa volatilité, le RpA peut être plus ou moins important. Il en va de votre travail de définir où placer votre stop loss (support fixe, moyenne mobile, canal de Donchian, etc...) de sorte à avoir un RpA en parfaite adéquation avec vos objectifs.
Voici 2 exemples différents de RpA:
Titre A : R de -5.81%
Titre B : R de -10.20%
Si vous avez un objectif de R4 et que votre RpA est de 5% votre titre devra
progresser de 20% (R4 x 5,00%) afin de pouvoir vendre le titre sur votre
objectif.
Si votre RpA est trop important, comme 11%, la probabilité de sortir
au stop loss est plus faible mais votre titre devra progresser fortement
de +44% afin de pouvoir atteindre son objectif.
Autre possibilité, avoir un stop très proche, 2% par exemple,
mais là, le risque de vous faire sortir du marché avant même
d'avoir atteint votre objectif sera bien plus fort, même si ce dernier
n'est que de 8% (R4 x 2,00%).
Alors !! Quel est votre objectif de cours 20%, 44% ou 8% ? C'est votre expérience et de nombreux essais qui vous le diront.
Le gros avantage est de pouvoir attribuer le même risque à chacune des positions que vous détenez en portefeuille. Que votre stop loss soit placé à -15%, -11% ou -7% de votre breakout, vous perdrez toujours le même montant en capital.
Par contre, le grand changement intervient du coté du montant de votre investissement, qui lui, va varier en fonction de la volatilité de votre action. Effectivement, avec un risque par action d'une volatilité importante de 15%, l'investissement sera moindre en terme de capital, et avec une volatilité faible de 7%, l'investissement sera plus important.
Prenons nos 2 exemples graphiques ci-dessus avec un risque par trade de 100,00€ :
Titre A
Achat à 17,20 €, Stop loss à 16,20€ (1,00€)
soit 5,81% (faible volatilité)
Montant à investir : 100,00 / 1,00 = 100 titres à 17,20€
soit 1720€
Titre B
Achat à 0,98 €, Stop loss à 0,88€ (0,10 €)
soit 10,20% (volatilité moyenne)
Montant à investir : 100,00 / 0,10 = 1000 titres à 0,98€
soit 980€
La différence d'investissement saute vite aux yeux. 1720€ pour le titre A et 980€ pour le titre B, mais dans les deux cas, le risque par trade sera toujours de 100,00€.
Cette approche a la grande particularité de pouvoir équipondérer le risque de chacun de vos trades, contrairement à la gestion de portefeuille classique, que toute le monde connait, et qui consiste à diviser le montant de son portefeuille par une x quantité de lignes.
Regardez bien cet exemple. Avec un portefeuille de 10.000€
composé de 5 lignes de 2.000€, vous allez réaliser 2
trades de 2000€ chacun avec R1 pour objectif.
Le titre A avec un RpA de 5.81% va se solder par un gain de 5.81% soit 116.20€.
Le titre B avec un RpA de 10.20% va se solder par une perte de 10.20% soit
204.00€
Bilan de l'opération: +116.20 - 204.00 = -87.80€, oui, vous
avez bien lu, votre taux de réussite est de 50% mais vous affichez
une perte de 87.80€, vous avez travaillé pour rien !!!
Maintenant on reprend l'opération, mais en accordant un risque par
trade 100.00€ comme nous l'avons vu précédemment.
Le titre A a été acheté dans une proportion de 100
titres avec un RpA de 1.00€. L'objectif R1 fait ressortir une plus-value
de 100.00€
Le titre B a été acheté dans une proportion de 1000
titres avec un RpA de 0.10€. Le titre part à la baisse et le
stop loss est déclenché en R-1 et fait ressortir une moins-value
de -100.00€.
Bilan de l'opération: +100.00 - 100.00 = 0.00€, oui, vous
avez bien vu, la perte a disparue, pourquoi ?
On a tout simplement supprimé une donnée aléatoire qu'on ne pouvait pas maitriser à savoir: lequel des deux titres allait se solder par une perte ou par un gain ?
Pour être honnête, dans le cas contraire on aurait eu un gain
avec la répartition classique du capital et toujours un résultat
neutre de 0.00€ pour l'autre méthode.
Ce qui compte, ce n'est pas d'avoir un gain ou une perte, mais c'est de
ne pas laisser le hasard décider à votre place.
Si vous n'avez pas de contrôle sur vos plus-values, vous n'avez pas de contrôle sur votre indépendancez financière.
En répartissant le risque de façon équitable, on maitrise mieux la gestion de son risque et surtout, votre trading dépendra désormais un peu plus de votre savoir faire et de vos connaissances boursières et nettement moins du facteur chance.